Covid 19, un choc existentiel ?

Préambule

Note de l’auteur : Cet article, je l’ai écrit en Avril 2020, presqu’un an plus tard, nous y sommes toujours, certains un peu plus que d’autres. Gestes barrières, distanciation sociale, confinement, télétravail, congés techniques qui continuent; avec en plus ceux qui ont été affectés physiquement ou qui ont perdu un proche; La Covid-19 met notre santé mentale à rude épreuve depuis plus d’un an maintenant. Ces réflexions à mon humble avis sont toujours d’actualité… Par contre, il y a un vaccin, plusieurs même ; et même si ils créent la polémique, ils sont là ! Est-on devenu meilleur ? C’est à chacun de répondre.

Alors que rien ne laissait présager un scénario digne de films qui versent dans les théories conspirationnistes, et que tout le monde semblait accueillir 2020 à bras ouverts avec toutes sortes de résolutions et de défis à relever, le corona virus fait une entrée fracassante dans nos vies. Et tel le virus qu’il est, il fait « bugger » le système mondial tout entier ; paralysant diverses connexions ; et en un temps record fait de nombreuses victimes et réinitialise toutes les projections et programmes que nous, puissants êtres humains  avons pu faire.

Du haut de sa microscopique taille ; comme un « equaliser » ; il remet tout à niveau : nos croyances ; nos statuts économiques et sociaux ; nos rangs ; nos personnalités ; nos couleurs de peau, notre narcissisme ; nos égos sur dimensionnés et notre sentiment illusoire de contrôle. 

Il bouscule les moindres détails de notre quotidien, nos habitudes, nos certitudes, nos modes de vie ; révèle au grand jour notre égoïsme, notre capacité à profiter du malheur des autres pour faire du profit ; notre irresponsabilité, notre négligence, bref  notre … saleté physique et mentale ! 

Il remet en question tout ce que nous avions toujours considéré comme acquis : tous ces petits gestes que l’on faisait de manière machinale ; se serrer la main ; s’embrasser ; prendre un taxi ou une moto, se rendre à son travail, aller à une réunion, à l’école  ou à un mariage ; ou encore assister un proche endeuillé. Il met à mal notre suffisance et ébranle notre sentiment de quiétude pour laisser place à la peur ;  à la panique ; au chaos. Ainsi, nous devenons donc tous vulnérables, et  égaux devant son infection puisque tout le monde peut être exposé, et que rien ne garantit un rétablissement.

Du coup ; avec la masse d’informations contradictoires ; bourrées de faits avérés et fakes news qui circulent dans les médias et sur les réseaux sociaux ; le déni, puis l’anxiété, l’angoisse gagnent du terrain dans notre esprit. Petit à petit, on découvre que notre quotidien est rempli de nombreux comportements à risques : qu’on toussait ; éternuait ou se mouchait sans se couvrir la bouche ; crachait à tort et à travers  sans se soucier de l’autre à côté de nous ; qu’on ne se lavait pas vraiment les mains  et qu’on adorait les bains de foule. On réalise progressivement, avec effroi pour certains et avec une indifférence totale pour d’autres qu’une poignée de main ; un simple contact peut décimer une nation toute entière.

L’effet papillon

Il clair que c’est terrible ce qui se passe à travers le monde. Loin de moi l’idée de faire l’apologie de ce fléau qui exacerbe malheureusement ce qu’il y a de pire en l’homme et aussi ce qu’il y a de bon,  mais devant chaque situation aussi terrible soit elle,  ce qui peut nous aider reste et demeure notre attitude, notre état d’esprit ; notre réaction et donc notre comportement face à la dite situation. Oui, c’est notre manière d’être ; de penser et d’agir qui peut nous aider  à faire face ensemble et à trouver des solutions.

En effet ; où que nous soyons ; qui que nous soyons, pour nous en sortir, nous n’avons pas d’autres choix que celui de faire une pause ; pour réfléchir ; se concentrer ce sur qui est positif et essentiel à notre survie, car il n’y a pas que nous qui sommes concernés ; le  reste du monde aussi.

Du coup ; ça  veut dire quoi terre à terre ; c’est une pandémie et on ne peut pas s’en sortir seul ; impossible ;  c’est un effet de chaîne, il faut absolument penser à l’autre :

  • Penser que si moi en pareille situation, je suis Thomas ou alors je m’en fous ; ce n’est pas le cas pour l’autre ; donc  inutile de partager tout et n’importe quoi via les réseaux sociaux qui conforte ma manière de penser ; mais qui empêche l’autre de lutter contre la propagation du virus
  • Penser que si moi je critique tout ce qui existe comme mesures de protection contre le virus et que je passe le temps à me moquer de ceux qui essaient de les respecter ; ça ne rend pas la menace moins réelle ; et surtout ça met en danger les autres  (pas forcément ceux dont on n’est pas proche, et même surtout ceux qui nous sont chers eh oui !)
  • Penser que si j’augmente le prix des produits qui peuvent aider ; voire sauver des vies parce que c’est le moment de se faire du beurre ; j’aide le virus à faire encore plus de victimes puisqu’il y aura encore plus de personnes dehors dans la panique à la recherche du citron, du savon, du masque ; de la nourriture ; du désinfectant etc…
  • Penser que quand j’achète à moi tout seul tout le stock de gels hydro alcooliques ; de savon ou d’alcool pour lutter contre ce virus, j’aide plutôt le virus à se propager puisque les autres n’en auront pas et qu’on doit tous se laver les mains !
  • Penser que  si je tiens à célébrer mon mariage en ce moment ; il y aura réellement  plus matière à pleurer qu’à être content,  et  au fond peut-on faire un mariage sans accolades ?
  • Penser que quand  je veux absolument organiser les obsèques et les funérailles de mes proches disparus  avec tout ce que cela implique comme regroupements ; la douleur est grande c’est vrai;  mais elle le sera encore plus si j’expose mes proches qui sont encore vivants et en bonne santé
  • Penser que quand je suis taximan, benskinneur (c’est vrai c’est difficile, c’est avec ce que je gagne chaque jour que je nourris ma famille) ; je peux me protéger et les autres aussi en limitant le nombre de personnes que je transporte, en ayant un gel désinfectant  à portée de main ; ou alors ne rien changer à mes habitudes très risquées en ce moment (genre ça sort comme ça sort !)

Voilà un tableau peut être dressé de manière cynique ; mais qui reflète notre réalité quotidienne et qui démontre une fois de plus qu’il y a des conséquences après chaque acte ; derrière chaque geste  que nous posons, et ce encore plus en ces temps si.

Covid-19 et santé mentale : entre les lignes…

Mais comme je disais plus haut, il y a cette triste situation que nous vivons et il y a aussi notre manière de voir les choses ; il y va de notre survie et de ce que ces moments difficiles peuvent nous enseigner. Aussi pour ceux qui peuvent le faire et  qui ont compris que la seule manière de se protéger et de protéger les autres aussi,  est de rester chez  soi, voici quelques leçons qu’on pourrait en tirer :

  • Certains, voire la plupart d’entre nous vont réapprendre  à être et à rester vraiment PROPRES ; à ranger  et à faire le ménage qu’on a toujours baclé ou  renvoyé à demain ; ce qui est top pour peu qu’on ne devienne pas hypocondriaques et qu’on ne développe pas des troubles obsessionnels compulsifs en rapport avec la propreté, l’ordre ou le rangement!!
  • Utiliser enfin le téléphone ; l’ordinateur ou la tablette pour ce à quoi ils étaient initialement  destinés : rapprocher les gens et les garder connectés les uns aux autres !! C’est ironique n’est ce pas ?  A l’heure où on parle de distanciation sociale, on réalise la valeur de tous les gestes qu’on faisait ou qu’on ne faisait plus pour exprimer notre affection à nos proches.
  • On va redécouvrir  ce que c’est que de passer du temps en famille dans un même espace, avoir encore le  luxe de s’embrasser quand d’autres personnes ne le peuvent plus ; peut-être renforcer ou rebâtir les liens qui nous unissent à nos enfants ; à nos partenaires de vie ; à nos proches et davantage apprécier les moments passés avec eux
  • On va apprendre à faire le tri dans tout le flux d’infos et d’intox auxquelles nous sommes déjà habitués ; mais qui confinement oblige nous affecte un peu plus. La situation est déjà assez pénible comme ça pour lire et relire à longueur de journée des choses qui augmentent notre anxiété au lieu de nous rassurer. Sachons nous déconnecter et nous concentrer sur ce qui peut réellement nous aider comme les gestes barrières, les numéros d’urgences ; l’avancée des recherches en ce qui concerne le traitement ou la situation des personnes qui guérissent ; les remèdes de grand-mère qui renforcent notre système immunitaire ; les vidéos drôles, nos programmes télé, nos causeries avec les proches ; etc… c’est positif et ça donne de l’espoir !  Avec moins de cortisol, on ne pourra que mieux se porter, et puis, il n’y a pas que le corona dans la vie !
  • Avec le rythme trépidant boulot maison dodo qu’on a rejoué encore et encore ces derniers temps, on va avoir du temps pour réellement se reposer (sans culpabiliser) autant que c’est possible ; passer du statut de colocataires à couple, de celui de conjoints à celui de parents dans la douceur ou  la douleur selon les cas !
  • On doit apprendre à prendre soin de soi, de son corps ; de son esprit. De son corps ; parce qu’avant tout ça ; on avait  des maux de tête, un peu de rhume et de toux ; avant tout ça ; on souffrait d’accès palustre  et d’autres maladies, avant tout ça on dépensait un argent qu’on avait pas forcément dans l’alcool, la malbouffe soirée après soirée sans pitié pour son foie ;  pas de panique ! On reste calme, si notre bonne vieille tisane  nous rassure ; ayons là à portée de main, puis on se rend à l’hôpital comme d’habitude. C’est vrai que les anxieux et les hypocondriaques auront fort à faire en ce moment !! Faisons gaffe au cercle vicieux des pensées négatives qui peuvent se transformer en véritables symptômes physiques.
  • Il faut apprendre à faire une pause, parce que même si souvent nous pensons que nous avons le contrôle (illusoire) de nos vies avec un travail, un frigo rempli, une voiture, des économies et un toit, en fait il n’en est rien, nous n’avons aucun contrôle sur le cours de notre existence. Il y va donc de notre intérêt à tous ; d’avoir une hygiène de vie plus saine, de profiter de cette pause « forcée » pour revenir à l’essentiel, nos pensées ; nos émotions et donc notre comportement. Cette vie intérieure  qui est la plupart du temps est étouffée par le tumulte de notre quête pour les choses extérieures ; il est temps qu’on en prenne soin avec des pensées authentiques et positives, qu’on la nourrisse avec des éléments sains et constructifs  de notre quotidien ; glanés ci et là comme un appel vidéo réconfortant  avec un proche éloigné  motivé par une préoccupation sincère ; jouer avec ses enfants, le dernier clip de Meyway (sans pub), un peu de lecture ; des éclats de rire devant ta web série préférée ou tout simplement apprécier en prenant une grande bouffée d’air le fait d’être vivant et en bonne santé . C’est encore elle qui peut nous donner une paix intérieure sur laquelle on peut s’appuyer quand tout n’est que chaos à l’extérieur. On en a tous besoin n’est-ce pas ?
  •  On doit apprendre que se regrouper pour aller à l’église n’a pas plus de valeur aux yeux de Dieu que de se retrouver tout seul dans sa chambre pour prier et méditer de manière sincère ; surtout si ça sauve des vies. C’est peut-être aussi le moyen d’évaluer sa spiritualité pour voir si elle ne se résumait pas juste à un geste mécanique qui signifiait se rendre à l’église  tous les dimanches ; de la renforcer et de l’utiliser pour penser aux autres (le reste du monde) et leur envoyer de l’espoir, de la force et du courage, bref des ondes positives
  • C’est aussi et surtout le moment d’arrêter de ne penser qu’à sa petite personne (même s’il est vrai qu’en temps de crise, c’est notre premier réflexe !) d’apprendre ce que signifient les mots SOLIDARITE, et RESPONSABILITE. Face à une pandémie qui frappe  où elle veut et quand elle veut ; ce n’est qu’en se serrant les coudes, ce  n’est qu’en faisant chacun sa part, et en pensant  à l’autre qu’on peut réduire les dégâts. C’est aussi en étant conscient que chaque chose que l’on fait et que l’on ne fait pas à un impact sur l’autre. C’est par exemple réaliser  que plus on limite les sorties et les contacts inutiles  avec les autres, moins il y aura de victimes.

A mon avis…

Moins on fait attention à toutes ces mesures de protection en s’entêtant dans le déni du danger, plus il y aura des personnes obligées d’être dehors pour que tu puisses avoir ta ration journalière, ton salaire au calme, une connexion internet ; de quoi manger ; des médicaments ; plus les hôpitaux qui n’ont déjà pas les capacités seront débordés ; nos personnels soignants qui quelque part font partie de nos familles ; de nos amis ; de nos voisins seront exténués et exposés. Eh oui, c’est pas un scoop, on est tous liés ! Qu’on le veuille ou pas, on fait face à la même galère et tant qu’on continuera à faire preuve d’individualisme et d’inconscience ;  le nombre de victimes augmentera.

Alors que ce soit une maladie réelle ou imaginaire ; une punition divine ; que ce soit une invention destinée à détruire la population pour créer un nouvel ordre mondial ; ou encore une attaque terroriste biochimique, ou tout simplement un virus rapide et dangereux ; la réalité est que les gens en meurent ; d’autres guérissent et que les séquelles seront là ; il faudra apprendre à vivre avec  (ce qui est encore une autre paire de manche). Il est donc question de choix et il ne tient qu’à nous ; en mettant de côté notre égocentrisme ; notre immaturité de s’unir aux autres ; tous ceux qui à un niveau ou à un autre se battent  jour et nuit pour stopper ce virus et tout ce que sa propagation implique.

On dit :  » qu’à l’impossible nul n’est tenu « ,  du coup ; il faudrait bien que cela nous aide au moins  à devenir de meilleures personnes à défaut de ne pouvoir faire plus, que cela nous aide à voir et à chérir ce qui est réellement important dans cette vie. Il est indéniable que nous n’en sortirons pas indemnes comme après chaque expérience dans la vie ; mais, j’aime à penser que ce sera de manière positive et  que cela nous aidera à apprendre de nos erreurs.

Et si la fin de toute cette épreuve ne dépendait que de toi, que ferais-tu ?

Prenez soin de vous ; Samuella mon psy online.

Mots clés : Covid 19, coronavirus, mesures barrières, distanciation sociale, contagion émotionnelle, déni, santé mentale et Covid 19.

Crédits photos: Unsplash

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Je suis Samuella NOUMEDEM, psychologue clinicienne basée à Douala au Cameroun et je réponds au +237 679972937. Cliquez ici pour me retrouver sur Whatsapp : wa.me/237679972937.

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