SUICIDE EN MILIEU SCOLAIRE: quelques questions à se poser…

A première vue…

Le suicide est un sujet qui a déjà été abordé dans nos articles, mais puisqu’il est question de santé mentale, il est toujours d’actualité en ce moment pendant lequel on observe de plus en plus de cas chez nos enfants à l’école.

Je vous propose de voir ensemble et de parler de l’état d’esprit de nos enfants, de nos lycéens qui sont en pleine adolescence. Je voudrais qu’on s’arrête sur l’appel au secours et le signal de détresse que représentent un suicide. Ces derniers temps, on fait face à un taux élevé de suicides en milieu scolaire particulièrement après un échec, que ce soit pour aller en classe supérieure ou tout simplement pour passer un examen. Que se passe-t-il ?

Certains disent que : »c’est juste POUR CA qu’il/elle s’est suicidé.e? Les enfants d’aujourd’hui hein! Vraiment, ils sont trop capricieux. Ou encore ce sont des enfants gâtés! Nous on faisait comment à notre époque, faut laisser ça! » Ce sont les réactions qui reviennent le plus souvent, seulement les choses ne sont pas aussi simples que ça quand on parle de santé mentale.

IL n’y a pas de comparaisons; ce qui affecte l’un n’affecte pas forcément l’autre; ce qui est encore plus vrai dans la période de l’adolescence. Un enfant qui se suicide après avoir appris qu’il n’a pas eu la moyenne qui lui permet d’aller en classe supérieure ou après avoir appris son échec à un examen; doit d’abord nous interpeller NOUS les parents.

Remise en questions…

Quelle est la relation que nous avons avec notre enfant? Est ce que nous le connaissons vraiment? Est-ce qu’on peut dire aujourd’hui avec certitude qu’on sait voir quand quelque chose a changé en lui? Son comportement; ses réactions; sa motivation à étudier; sa manière de parler à s’impliquer dans les tâches ménagères ou bien son enthousiasme pour les sorties en famille ou entre amis?

Quelle signification donnons nous à la REUSSITE ou à L’ECHEC? Qu’est ce que nous leur apprenons? C’est quoi REUSSIR? C’est quoi REUSSIR A L’ECOLE? Comment réagissons nous face aux efforts de nos enfants à l’école; et en DEHORS?

Est-ce qu’on encourage à bien travailler ou alors bien travailler signifie SEULEMENT être premier, avoir 16 de moyenne ET passer son baccalauréat avec mention? Là encore ce n’est pas mauvais! Mais est-ce qu’on veille à être aussi présent pour les écouter, pour s’intéresser à ce qui leur fait du bien, ce qui leur permet aussi de gérer leurs émotions et de SOUFFLER au quotidien? Est ce que en mettant autant d’accent sur les performances scolaires, on s’assure qu’on leur donne tout ce qu’il faut pour REUSSIR? Un cadre dans lequel ils seront écoutés, notre amour, notre bienveillance où ils se sentiront en sécurité, en confiance même pour partager leurs peurs par rapport aux difficultés qu’ils pourraient avoir.

Le contexte…

Est qu’il règne un climat sain à la maison? Parce que l’échec ou la réussite d’un enfant n’est pas seulement déterminé par les connaissances intellectuelles de l’enfant. Est-ce que notre manière de faire ne montre pas à l’enfant que son parcours scolaire et son estime de lui même; se réduisent juste à sa capacité à aligner des bonnes notes et des diplômes? Comment est ce qu’on réagit aux résultats « médiocres » d’un enfant devant ses frères et sœurs? Est-ce qu’on ne lui donne pas l’impression (involontairement) qu’il devient un fardeau ou une honte pour la famille?

Est ce qu’en dehors de l’école, on le laisse s’exprimer, on s’intéresse à lui? Quels types de rapports il a avec ses camarades, ses professeurs, ses répétiteurs? (parce qu’il y a des personnes malveillantes adultes comme enfants)A comment il va à l’intérieur? A ses fréquentations? Pense-t-on à l’encourager pour ses challenges du quotidien et à le féliciter quand il s’améliore? La manière dont il aide à maison? Sa capacité à gérer sa fratrie? Ses talents pour la coiffure ou la danse? Est ce qu’on pense à lui dire qu’on l’aime?

Tellement de questions qu’on devrait se poser en tant que parent ou encadreur pour mettre en évidence le fait que le suicide est un appel au secours. Il trouve son origine dans un mal-être grandissant et une détresse profonde causés par différents facteurs externes ou propres à la personne. Ceci souligne aussi le fait que l’échec en milieu scolaire peut difficilement pousser un enfant au suicide à moins qu’il soit juste venue aggraver une souffrance qui était déjà présente.

Ce qu’on pourrait retenir…

La santé mentale concerne tout le monde. Les pensées, les émotions que renferment un esprit peuvent le détruire au fur et à mesure que les expériences négatives se vivent. L’idée n’est pas d’indexer les parents, mais de les encourager à prendre conscience du fait que la santé mentale est aussi importante que la santé physique. Ce n’est pas parce que notre enfant a le sourire et a de bonnes notes à l’école tout au long de l’année qu’il va bien. Il y a des choses extérieures, des caractéristiques propres à sa personnalité; des troubles de la santé mentale qui peuvent être masqués; que l’on va ranger dans la catégorie d’un caractère « difficile » ; qui peuvent pourtant provoquer son mal-être et influencer ses réactions face aux coups durs de la vie qui ne manqueront pas.

Il faut donc être plus attentif, plus présent dans l’écoute, dans la communication, dans l’observation, dans la transmission de nos valeurs. Il faudra aussi savoir demander de l’aide quand on se sent dépassé; préparer et soutenir son enfant du mieux qu’on peut tout au long de l’année peut aussi aider à prévenir le suicide. De toute façon, il y va de notre responsabilité, et personne n’a dit que ça allait être facile d’être parent. ll n’y a pas de manuel, pas de notice, l’essentiel étant de faire sa part, ce qui dépend de nous avec beaucoup d’amour, d’apprentissage, et d’ouverture d’esprit. Courage à toutes les familles qui ont perdu un enfant de cette manière. C’est toujours possible de prévenir le suicide.

Prenez soin de vous, Samuella Mon Psy Online.

Tags : suicide, échec scolaire, parentalité, adolescence, santé mentale, prévention du suicide

Crédits photos: Photo by Barry Weatherall on UnsplashPexels, Pixabay, Photo de Julia Filirovska provenant de Pexels, Photo de RODNAE Productions provenant de Pexels

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Je suis Samuella NOUMEDEM, psychologue clinicienne basée à Douala au Cameroun et je réponds au +237 679972937. Cliquez ici pour me retrouver sur Whatsapp : wa.me/237679972937.

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