Lettre aux parents d’aujourd’hui…

Chers parents,

Je viens très humblement auprès de votre haute autorité, vous parler  de ce qui pourrait arriver demain, si rien n’est fait aujourd’hui. Tout ne dépend pas de vous, mais quand il s’agit des enfants, une grande partie de leur bien-être en dépend. En gros, cela se résume au simple, mais bien complexe fait d’aimer  vos enfants, de les encadrer dans le but de les aider à devenir des adultes épanouis et bien dans leur peau. Et comme ça, ils pourront faire face de manière adaptée aux défis et aux difficultés de la vie de tous les jours.

        « Avant avant avaaant, on dansait, on faisait pas palabre ! », cette phrase culte d’une chanson très rythmée du groupe TNT, s’applique à bien des cas de la vie quotidienne. Quand on regarde autour de nous ; bien des choses ont changé ; pas toujours dans le bon sens, et on aime souvent dire : « qu’avant c’était mieux ». Parlant particulièrement du fait d’être parent,  cela n’a  jamais été chose aisée et on est tous d’accord sur le fait qu’aujourd’hui c’est encore plus compliqué qu’à une certaine époque. Et c’est justement parce que c’est comme ça qu’on doit (je le pense) faire beaucoup plus attention à notre rôle, à notre responsabilité en tant que parents, et surtout à l’impact que nos mots et nos attitudes ont sur la personnalité et le devenir de ces enfants.

Faisons un tour d’horizon !

Combien d’adultes de nos jours sont malheureux ; aigris ; irritables ou tristes ? Combien manquent cruellement  de confiance en eux,  ont une mauvaise estime d’eux-mêmes ; ce qui les poussent trop souvent à avoir un faux self, et à se faire passer pour ce qu’ils ne sont pas . Que dire de ceux qui sont négatifs, qui n’apprécient jamais rien, qui prennent plaisir à manipuler, à rabaisser  et à humilier les autres ? Et ceux qui ne savent pas assumer la responsabilité de leurs actes ; qui refusent de faire face aux conséquences de leurs choix  et accusent les autres de tous leurs malheurs? N’en parlons pas de ceux qui sont dépendants ; qui dans leurs relations deviennent envahissants, étouffants, possessifs à cause de leurs propres insécurités et finissent par faire fuir tout le monde ? Que dire aussi de ces adultes qui par peur d’être rejetés ou abandonnés, ne savent pas dire NON, sont prisonniers du regard et des opinions des autres, et finissent par supporter tout et n’importe quoi ? Que faire de ceux qui étouffent, pleins de frustration et de résignation dans l’unique voie qu’on leur a présentée; qu’ils étaient censés « choisir », mais qui leur a finalement été subtilement imposée? Et ceux qui ne savent rien faire parce qu’on a toujours tout fait pour eux?

Oui chers parents d’aujourd’hui, derrière tous ces comportements malsains et personnalités  difficiles, se cachent souvent des enfants dont les besoins affectifs ont été incompris, peu, mal, pas du tout ou encore trop comblés. Sous cette apparence d’adulte accompli, il y a encore un enfant à qui on a souvent dit qu’il était  bête, que ce n’était pas important ce qu’il avait à dire. Parfois, on lui a fait sentir qu’il nous dérangeait ; on a souvent réagi avec beaucoup de colère face à ses « gaffes » (normales d’enfant) ; on n’a presque jamais eu le temps pour jouer avec lui et ce n’est que quand  il était « sage » ou qu’il ramenait de bonnes notes, qu’on lui témoignait notre affection, notre sourire, notre fierté; notre amour. On n’a toujours pensé à ce qu’on estimait être le mieux pour lui, mais on n’a jamais pensé à ce qu’il aimait vraiment.

De ce fait…

De manière involontaire, on ne nous a pas souvent dit à quel point on nous aimait, pour qu’on puisse s’aimer aussi. Du coup, on ne nous pas appris à être fiers de nous ; on ne nous pas assez encouragé à prendre des initiatives et aujourd’hui on n’arrive pas à prendre des décisions. On nous a difficilement transmis le goût de l’effort, de la persévérance ; de nos jours on a du mal à aller au bout des choses : au moindre souci, on abandonne et on enchaîne les éternels recommencements.  D’un autre côté, parce qu’on n’a pas souvent pu nous exprimer, par peur des critiques ou des moqueries, on n’arrive pas à s’affirmer et à défendre nos idées. Aujourd’hui encore, on souffre d’insomnies et on est bord de la dépression parce qu’on ne supporte pas l’échec. Pourquoi ? Peut-être parce qu’on nous appris que c’était inexcusable, que de cela dépendait notre valeur ou encore que seule la « réussite » nous rendait digne d’être aimés… Il y a tellement d’exemples qui démontrent que nous sommes tous de grands enfants…

Bien-sûr, loin de moi l’idée de rejeter totalement la faute sur les parents que nous sommes. Élever un enfant est un travail difficile; de longue haleine et honnêtement pas toujours gratifiant.  Dans l’adulte  que notre enfant deviendra ; il y aura l’inné et l’acquis ; c’est-à-dire ce que la nature lui aura donné et ce que son environnement lui aura apporté. A cela va s’ajouter beaucoup de nous, des liens tissés, des paroles valorisantes ou pas, des comportements bienveillants ou pas ; des expériences partagées, positives ou négatives. Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire ; entre le travail ; les charges quotidiennes, les relations compliquées ; les problèmes d’argent et ses propres problèmes existentiels, c’est compliqué d’être PRESENT pour ses enfants. Il serait bien dommage qu’ils deviennent ces adultes difficiles et malheureux que vous observez autour de vous n’est- ce -pas ?

Alors…

Chers parents, « les parents parfaits n’ont pas d’enfants » (Jane Nelsen). Essayons de faire notre part dans cette histoire, celle qui dépend de nous. Essayons tant bien que mal d’être plus présents, plus intentionnels dans notre parentalité, face à nos responsabilités.

Tout en vous remerciant pour le travail que vous  faites déjà au quotidien pour les adultes de demain, et en espérant que cette lettre (pas trop longue je l’espère) fera écho dans vos cœurs, je vous prie d’agréer très chers parents  (ceux qui essaient de l’être en tout cas), l’expression de ma sincère admiration et de mon profond respect.

P.S : J’ai oublié, en plus de tout ça, c’est très important ; prenez soin de vous…

Samuella, Mon Psy Online

Mots clés: parentalité, éducation des enfants, parents.

Crédits photos: Unsplash, Google images.

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Je suis Samuella NOUMEDEM, psychologue basée à Douala au Cameroun et je réponds au +237 679972937. Cliquez ici pour me retrouver sur Whatsapp : wa.me/237679972937.

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